Les enfants
Chaque village a son école, facilement reconnaissable grâce au buste de José Marti, et le drapeau Cubain.
Dans la ville de Remedios (50000 habitants), nous visitons une école primaire, c'est un dimanche matin. Il n'y a donc pas d'enfants mais la bibliothèque de l'école, ouverte, attise notre curiosité. Le sous directeur administratif est réticent à nous faire visiter, mais voyant notre insistance, il accepte. Ce dernier et la bibliothécaire nous emmènent pour la visite. 264 élèves de 5 à 11 ans, 20 élèves par classe. Nous passons dans 2 salles de classes, la cour de récréation, salle à manger, cuisine, garde manger (réfrigérateur, congélateur, sacs de haricots, riz...). Les repas sont gratuits pour les élèves, payants pour les salariés (professeur, personnel administratifs). Nous détaillons le menu de la veille, toujours affiché à l'entrée : le repas complet coûte 0,75 pesos national, le pain est à 5 « centavos » (centimes de pesos). Nous finissons notre visite par la salle d'ordinateurs, il y en a 5 en tout. L'école est obligatoire jusqu'à 15/16 ans. Les enfants ont école de 8h à 16h30 tous les jours sauf samedi et dimanche. Tous les matins, les enfants hissent le drapeau du pays devant l'école.
Les enfants ont un uniforme de couleur différente selon les classes, pantalon pour les garçons (short pour les petits), jupettes pour les filles. Le sous directeur travaille de 5h du matin jusqu'à 19h.
A 25 km de Pinar del Rio, en campagne, 2 enfants pauvres viennent à notre rencontre pendant notre repas (dans un abri bus). Petit à petit, la conversation s'installe. Ils habitent dans le village et y vont à l'école. Ils regardent la télévision dans la salle commune du village. Ils ne connaissent pas la ville de Pinar del Rio. Le plus petit (6/7 ans) s'appelle Iran, c'est un prénom courant à Cuba. Le plus grand, moins fier, finira par nous demander un dollar.
Un autre jour, sous un abri de bus, nous attendons que la pluie diluvienne cesse. Nous voyons une jeune fille qui sort de la maison voisine pour attendre le bus. Une longue discussion s'engage entre nous et elle. Âgée de 23 ans, elle est étudiante en 3ème année de médecine à Sancti Spiritus. Elle dit que toutes ses études sont entièrement gratuites : les livres, les repas à la cantine, sa chambre d'étudiante à Sancti Spiritus. C'est la même chose pour tous les étudiants à Cuba, aussi bien les cubains que les étrangers (il y a 10 étudiants étrangers sur les 23 de son groupe). Elle a des amis à l'étranger (médecins ou étudiants ?) (au Mali et en Allemagne), mais elle défend à fond le système de son pays : « Je ne conçoit pas vivre ailleurs », dit elle.